Au palais des Papes, la poétesse du Street Art, disparue en 2022, nous revient dans une exposition rendant hommage à sa vie et à son œuvre.

Miss.Tic écrivait et peignait plus qu’elle ne causait. Elle était rock’n’roll, compulsive et boulimique d’une vie qui ne lui a pourtant pas épargné les traumatismes. Binationale, fille d’un immigré tunisien et d’une Normande issue du monde paysan, elle perd à 10 ans sa mère, sa grand-mère et son frère dans un accident de voiture dont elle sort handicapée de la main droite. 6 ans plus tard, son père meurt d’une crise cardiaque.

La rue devient sa famille ! Les murs de Paris, les palissades et les tableaux, ses supports de création et ses jeux de mots flamboyants, sa signature.

Elle aimait écrire, manger, fumer, faire l’amour et bomber ses pochoirs de pensées poétiques et de formules philosophiques. L’image d’une femme brune et atomique lui servait d’interprète : “L’homme est un loup pour l’homme. Et un relou pour la femme”, “Tel est pris qui croyait me prendre”, “Le pouvoir ne protège pas, il se protège”, “Devenir simple, c’est compliqué”, “Soyons heureuses en attendant le bonheur”. Chacun pouvait trouver une résonance dans ses écrits oscillants entre caresse et soufflet gifle.

Cette femme “puissante, très honnête et généreuse” comme aime encore à la décrire son dernier assistant, Maxime Gurriet, est partie rejoindre d’autres artistes célestes à l’âge de 66 ans, emportée par un cancer du poumon.

On ne peut que saluer la Cité des Papes pour cet hommage rendu à une femme de l’être comme elle se définissait elle-même.

N’est-ce pas de l’Art que de nous faire réfléchir avec le sourire ?!