“Sound of freedom” est un film malheureusement inspiré d’une histoire vraie !
Mon propos n’est pas de vous la raconter. Le sujet traité, à savoir le trafic sexuel d’enfants, paraît plus important que la forme et la narration de ce thriller ! Basé sur l’incroyable vécu de Timothy Ballard, ex-agent controversé du département de la sécurité intérieure américaine, héros mormon de la droite américaine et père de neuf enfants, ce film produit par Mel Gibson est dérangeant.
Encensée par la droite américaine, éreintée par la critique française, cette production divise. “Sound of freedom” est accusé d’être un outil de propagande des théories complotistes de la mouvance QAnon. L’acteur lui-même, Jim Caviezel, ne fait guère mystère de son penchant pour ces théories comme celle de l’adrénochrome, sorte d’adrénaline anti-vieillissement qui serait créée grâce à du sang d’enfant confronté à la peur de mourir. Il l’a d’ailleurs évoquée en 2021 lors d’un meeting de conspirationnistes QAnon dans l’Oklahoma.
Bien que nulle scène du film ne la mentionne, le sujet traité fait écho à cette théorie selon laquelle les élites mondiales dirigent la planète et organisent un vaste trafic d’enfants consistant à les torturer pour leur soutirer de l’adrénochrome.
Succès surprise au box-office américain, détrônant à sa sortie « Indiana Jones et le Cadran de la destinée« , “Sound of freedom” est classé parmi les 20 films américains les plus rentables de l’année. L’ancien président Donald Trump l’a soutenu jusqu’à organiser une projection dans son club de golf de Bedminster (New Jersey). Qualifié de “Navet” selon plusieurs médias français spécialisés, ce thriller précédé d’une réputation sulfureuse, ne saurait laisser insensible le spectateur. Comment pourrait-il en être autrement s’agissant d’enfants arrachés à leur famille, kidnappés dès l’enfance sans aucune défense possible, l’innocence foudroyée et l’avenir brisé par des violences mentales et physiques indélébiles.
La vocation de ce film, comme l’écrit son réalisateur, est de : “sensibiliser à la réalité de la traite des enfants. Nous espérons que le film pourra éveiller les consciences en permettant un débat apaisé et fécond avec l’aide des experts, des journalistes d’investigation et des associations qui travaillent ces sujets depuis des années ».
Si l’exploitation des adolescents et des adultes est insupportable, il n’existe pas de mot assez puissant pour définir le kidnapping d’enfants pour nourrir l’appétit de monstres déshumanisés et leurs appétences pour le sordide en général et la pédophilie en particulier.
Le témoignage de Timothy Ballard sur son opération d’infiltration de la mafia colombienne en 2013 dont le film rend librement compte, a conduit le congrès des USA à adopter une loi renforçant la coopération internationale dans le cas de trafics d’enfants. Le trafic d’êtres humains génère 150 milliards de dollars par an. Les USA sont l’une des premières destinations et comptent parmi les premiers consommateurs de sexe pédophile.
Aujourd’hui, il y a plus d’êtres humains pris au piège de l’esclavage qu’à n’importe quel moment de l’histoire, y compris lorsque l’esclavage était légal. La base de données d’Interpol recense 14 500 pédocriminels et 32 700 victimes mineures d’exploitation sexuelle à travers soixante-huit pays. Parmi ces esclaves de notre monde moderne dit civilisé, la grande majorité sont des enfants !
Le son de la liberté, c’est la musique produite par les mains des enfants tapant, en cadence et à l’unisson, sur des supports comme des tambours pour fêter leur libération et l’arrestation de leurs geôliers sans cœur ni âme !
Rien n’est plus beau que le sourire d’un ange !
Pourtant, au nom du pouvoir et de l’argent, ces monstres sans scrupule à la cruauté indéfinissable s’adonnent au trafic d’enfants, effaçant à jamais cette magie de leur visage !
Comment le monde peut-il encore accepter ce phénomène diaboliquement nauséabond transformant les enfants en des jouets avec lesquels acheteurs et vendeurs s’amusent sans scrupule mais avec une intolérable avidité ?