Comme une envie de ralentir notre course effrénée…

Souvenirs souvenirs… Ceux qui ont vécu le début du XXIème siècle retrouvent un réel intérêt pour cette époque plus colorée que la grisaille d’aujourd’hui. Les artistes des années 2000 reprennent du service pour des évènements festifs et c’est toute une génération qui replonge instantanément dans une notre ère.

Cet été, le soir des samedis, des établissements de nuit ont vibré au son des années 1990-2000 et des hits chantés à tue-tête. Il n’était pas rare de voir des midinettes copier le look des chanteuses stars d’une époque révolue, faisant revivre Britney Spears, les baggys, les strass sur les dents de Madonna et les minijupes. Partout ailleurs, à l’intérieur des murs ou à l’extérieur, des lieux ont accueilli le même engouement autour du passé pour célébrer des unions, des anniversaires ou des retrouvailles.

La tendance est à la nostalgie d’un début de siècle où les portables ne vampirisaient pas encore l’espace des communications. Selon des experts en marketing, nos périodes d’incertitudes vécues au cours des guerres, crises ou autres confinements se traduisent par un réflexe de retour vers le passé et les choses connues.

Il est donc logique d’observer le retour des vinyles, des consoles de jeux Nintendo et des appareils photos argentiques. Pour Emmanuelle Fantin, maîtresse de conférence à la Sorbonne, il s’agit de “la nostalgie de l’ère pré numérique” où il est question de retrouver un monde moins connecté, limitant les notifications, les réseaux sociaux et privilégiant les choses palpables.

Plus fort encore, des personnes sont nostalgiques d’une époque qu’elles n’ont pas connue mais qu’elles idéalisent pourtant, rêvant ainsi d’un passé transfiguré ! Sans remonter au temps des routes pavées et des calèches, mon Dieu qu’elle était belle la période de la carte postale d’avant les textos, des K7 audio rembobinées à l’aide d’un crayon et du magnétoscope que certains enfants nourrissaient de purée “Mousseline” par l’ouverture frontale !

En définitive, la nostalgie n’a-t-elle pas cette bienveillance qui consiste à nous ouvrir les yeux sur la nécessité de ralentir la machine quand elle tend à s’emballer ?