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L’Art doit-il appartenir à tout le monde ?

L’Art pour tous ? Un scénario imaginaire… 

Comme un fantasme inspiré par la scène de la vente aux enchères insolite, tirée du film « Un coup de maître », réalisé par Rémi Bezançon en 2023. Une véritable pépite sertie d’humanité !

Avant toute chose, je tiens à livrer ce préambule important pour ne pas froisser la Toile : que vous soyez agent de voyages, galériste, commissaire-priseur, conservateur de musée ou artiste, cet article ne relève que d’une création de l’esprit qui ne saurait nuire à votre activité bien ancrée dans la culture de notre civilisation. Parce que les œuvres d’art et leurs acteurs sont à prendre avec des gants de velours, on ne touche pas à l’Art sans précaution ni susciter la critique !

Ah, l’Art ! Cette activité créatrice, ce fournisseur de beauté, et parfois, ce mystère absolu. Qui n’a jamais fait semblant de comprendre une œuvre abstraite tout en hochant la tête d’un air profond ? Qui n’a jamais été stupéfait par la valeur exorbitante d’une œuvre survivant à son créateur devenu « bankable » post mortem ? 

Mais venons-en à notre question cruciale. Approchons-la avec un brin d’humour et une pincée de créativité. C’est toujours mieux que d’écrire n’importe quoi en pensant que celui qui lit est intelligent. Il faut vraiment être célèbre pour se le permettre ! Ce qui n’est pas encore mon cas.

Ensemble, imaginons donc un monde où chaque œuvre d’art est accessible à tous, tout le temps. Nous voulons voir la Joconde pour notre pause café au travail ? Elle est là, suspendue dans la pièce collective, souriant de son énigmatique sourire pendant que nous sirotons notre espresso. La Pietà dans notre salle de bain ? Pourquoi pas ! Une sculpture de Michel-Ange pour trouver l’inspiration pendant que nous nous brossons les dents ? Comme un caprice… des Dieux !

Quels sont les avantages de ce scénario improbable ?

 – Chaque maison devient un Louvre miniature. Les enfants apprennent à distinguer entre Monet et Manet en grignotant des céréales. C’est bon pour leur éducation avant leur départ pour l’école !

–  Plus besoin de voyager à travers le monde et de se battre avec des hordes de touristes pour une photo rapide devant des œuvres célèbres. Nous pouvons prendre notre selfie avec la Nuit étoilée de Van Gogh depuis le confort de notre canapé, même en pyjama. Finies les files d’attente !

–  En panne d’inspiration ? Pas de problème. Faisons une pause devant nos copies des fresques de la chapelle Sixtine.

Quid des inconvénients ?

 Avec tant d’œuvres d’art autour de nous, trouver un mur vide pour nous reposer les yeux devient un vrai challenge. Notre salon est devenu une explosion visuelle. Un musée dans notre pièce principale. D’où une très forte probabilité de surcharge sensorielle !

–  Si tout le monde possède « La nuit étoilée », qui la regarde vraiment ? Elle est juste là, entre le frigo et la poubelle artistique d’Arman. L’Art perd alors son aura et sa vocation !

–  Comment poser les colonnes de Buren dans un studio ? Et qui sort le chien de Jeff Koons pour sa balade ? Bonjour les problèmes pratiques !

Finalement, même si l’accessibilité de l’Art est essentielle à la culture et à la contemplation, sa rareté et son unicité sont ce qui le rend si spécial. Aujourd’hui chaque œuvre reste unique, partagée par tous mais n’appartenant qu’à ceux qui peuvent la posséder au prix fort sinon démesuré. Peut-être que demain, avec la réalité augmentée, nous pourrions tous détenir un Picasso virtuel. L’Art serait alors omniprésent, mais toujours autant précieux !

Selon John Ruskin, « L’Art est beau quand la main, la tête et le cœur travaillent ensemble ». N’est-ce pas de l’Art que de l’envisager selon le prisme de ce triptyque ?

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