Le fantasque Elon Musk est, depuis le rachat de X (ex-Twitter), l’un des propagateurs de fausses informations les plus prolifiques sur sa plateforme. Selon News Guard, start-up spécialiste de la désinformation, le milliardaire a directement transmis 17 faux récits sur son compte X depuis le début de l’année.
Des informations fausses ou trompeuses sur les élections américaines publiées par le milliardaire ont ainsi amassé plus de 1,2 milliard de vues cette année, d’après le Center for Countering Digital (Centre contre la haine en ligne). Le patron de Tesla a osé affirmer sur son réseau social X que les démocrates encourageaient l’immigration illégale pour “importer des électeurs”… Au total, près de 50 publications, évoquant les élections, publiées depuis janvier par Elon Musk ont été identifiées et avérées par des spécialistes de la désinformation comme faux ou trompeurs. Bien évidemment, ces messages n’affichent pas les habituelles “notes” en dessous des publications, créées par des utilisateurs pour contextualiser des messages douteux ou erronés.
Son rôle dans la propagation de fake news va bien au-delà de son compte X personnel. Une analyse révèle qu’en plus de son propre flux d’infox, Elon Musk met fréquemment en avant d’autres « super propagateurs » de désinformation, les aidant, grâce à son engagement, à augmenter considérablement leur nombre d’abonnés. De 14 à 30% ! Le nombre d’abonnés d’Elon Musk sur X rend son amplification de fausses informations particulièrement significatives. Avec 196 millions d’abonnés, Elon Musk a 22 fois le nombre d’abonnés du compte officiel de la Maison Blanche, trois fois plus que les New York Times et deux fois plus que la chanteuse pop Taylor Swift dont l’image, utilisée à l’insu de son gré, a appelé à voter Donald Trump. Le colistier officieux du candidat républicain a injecté, voire investi, et l’avenir le dira, plus de 75 millions dans la campagne électorale, affirmant que son nouvel ami était l’homme de la situation capable de garantir la liberté d’expression, le port des armes et le droit de voter.
En plus de diriger Tesla, premier constructeur de véhicules électriques autonomes avec lesquels les fonctionnaires chinois sont désormais autorisés à rouler, Musk a également cofondé OpenAI. Accusant cette dernière et Google d’intégrer des biais dans leurs produits, Elon à créer xAI. Le modèle 1.5 de son chatbot GROK tend à s’affranchir des règles imposées aux autres agents conversationnels et joue à fond la carte de la liberté d’expression, composant avec les biais cognitifs, d’apprentissage et d’algorithme pour générer fakes news, infox et théories complotistes. Malgré cela, xAI continue de se positionner comme un acteur majeur et innovant dans le domaine de l’IA.
En définitive, Elon Musk a mis à disposition du candidat Trump, ses finances et des outils technologiques très avancés pouvant s’avérer dangereux. Dans le cas où demain, Donald venait à perdre cette élection, ne disposera-t-il pas avec Elon, de moyens plus efficaces qu’en 2020 pour contester le résultat des urnes ? L’algorithme de l’homme le plus riche du monde n’est-il pas déjà bombardé de données censées anticiper cette éventualité et mettre en œuvre les moyens de démontrer même faussement une triche virtuelle ?
